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Bernaola Regout / La vie dans un bidonville
« LA
VIE DANS UN BIDONVILLE »
Lima,
Pérou - 2004
En tant que capitale du Pérou, Lima propose à ses visiteurs
de nombreuses richesses urbaines. Pourtant, en séloignant
du centre, un tout autre paysage se dessine : impossible alors
déviter la confrontation à cette autre réalité,
caractérisée par ces innombrables battisses précaires
sélevant sur les collines entourant la ville. La vie semble
ici nêtre que labeur et souffrances. Pauvreté et
précarité frappent notre regard, au point de ne pas comprendre
pourquoi tous ces gens habitent cet endroit, en apparence si loin de
satisfaire aux besoins fondamentaux dune quelconque vie humaine.
Mais la raison est simple, ces gens nont pas eu le choix :
participant aux migrations allant des Andes vers la capitale, ils se
sont installés sur les seuls espaces disponibles, aujourdhui
nommés « bidonvilles de Lima ».
En
fait, ces phénomènes migratoires ne sont pas récents.
Il fallut en effet plus dun demi-siècle pour que se construisent,
au fil des ans, les bidonvilles encerclant Lima. Leur peuplement commença
dans les années 40, lorsquune population pauvre et rurale
venue chercher du travail se laissa séduire par lattrait
des nouvelles usines. Dans les années 60 et 70, la centralisation
et le manque dopportunités encouragèrent la poursuite
de ces migrations. Enfin, dans les années 80 et 90, la peur du
terrorisme fût responsable dune nouvelle exode. Lima nayant
pas la capacité de contenir et faire travailler ces nouveaux
arrivants, les immigrants se sont installés autour de la ville,
sur les collines entourant la capitale. Ils ont alors commencé
à travailler dans la rue, comme vendeurs ambulants.
Pour
eux, survivre et permettre à leur famille de survivre
est un travail de tous les jours, un processus sans fin. Ainsi,
Hipolito Rojas est un père célibataire de deux petites
filles. Pour entretenir sa famille, il passe ses journées dans
le centre de Lima, à vendre des T-shirts dans la rue. Pendant
quil travaille, ses petites filles, livrées à elle-même,
remplissent le rôle traditionnel de la mère, soccupant
de faire le ménage, de laver le linge, de se coiffer, de shabiller,
de faire les devoirs pour lécole, etc.
Dans
la famille Huaman, la situation est presque similaire. Bien que la mère
soit présente, elle ne peut rester en permanence à la
maison, puisquil lui faut travailler afin de faire vivre les siens.
Elle soutient la petite église de son bidonville : son travail,
non rémunéré, lui permet dobtenir un peu
de nourriture, pour sa famille. Nettoyer léglise une fois
par semaine est suffisant pour assurer à manger pour les autres
jours de la semaine.
Malgré
ce quotidien difficile, en fin de la journée, toute la famille
se retrouve à la maison et prend le temps de dîner. Elle
peut alors discuter, regarder la télévision et sendormir
avec lidée que demain sera un autre jour, peut être
meilleur.
Diana
Bernaola Regout